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Vendredi, 29 Mars 2024

Un entrepreneur proposant de la chloroquine à ses salariés placé en garde à vue

Auteur : Actu17 | Editeur : Walt | Mardi, 07 Avr. 2020 - 12h12

Le fondateur du groupe de chimie SNF, basé à Andrézieux-Bouthéon (Loire), aurait fait importer d’Inde des lots de chloroquine pour fournir le médicament à ses salariés en cas de contamination au coronavirus.

« Covid-19 : SNF maintient la continuité de son activité à Andrézieux », peut-on lire sur le site de l’entreprise. René Pich, 79 ans, fondateur et directeur général délégué de SNF, affirme, quant à lui, avoir agi par humanisme, pour aider son prochain.

L’entrepreneur avait déjà commandé des masques de protection respiratoire et du gel hydroalcoolique durant les semaines précédentes. Cette fois, c’est de la chloroquine qu’il a importée d’Inde.

La diffusion d’une note interne

L’information a fuité après la diffusion d’une note à ce sujet le 18 mars, auprès des cadres de l’entreprise. L’écrit invite les cadres à faire une demande « auprès de la direction pour la délivrance du produit » au cas où un employé présente les symptômes du Covid-19, rapporte Le Parisien. La posologie à suivre y est même indiquée.

« Nous nous sommes informés en Chine dès la fin janvier et nous avons compris que ce produit était la solution. Aujourd’hui, Trump aux USA, en passant au-dessus de toutes les procédures médicales, a préconisé ce produit pour tous les cas graves. Ce produit est maintenant utilisé avec succès en Chine, Corée du Sud et Thaïlande », y indique le chef d’entreprise.

Mis au fait de cet écrit, un syndicat a signalé les faits à l’inspection du travail de la Loire.

Garde à vue et perquisitions

L’entrepreneur a été interpellé et placé en garde à vue, ce lundi, par les gendarmes de la brigade de recherches de Montbrison, révèle Libération. Il est poursuivi pour « exercice illégal de la pharmacie et de la médecine ». L’enquête avait été ouverte le 2 avril dernier par le parquet de Saint-Étienne. Les gendarmes ont procédé aux perquisitions de son domicile et de son bureau au sein de SNF.

Pour la justice, ce médicament venu d’Inde présente des risques plus importants de contrefaçon, avec à la clé de possibles effets inconnus. Au total, René Pich a commandé une dizaine de boîtes, soit un millier de comprimés. « Il s’agit de produits non-validés par les autorités de santé et dont l’importation est interdite », a précisé le procureur de la République.

Une plainte de la CFDT

Avant son placement en garde à vue ce lundi, le dirigeant avait fait l’objet d’une audition libre vendredi. Il avait alors remis aux gendarmes 5 boîtes du médicament pour un total de quelques centaines de comprimés.

Ce jour-là, le syndicat CFDT de la chimie avait déposé plainte auprès du parquet de Saint-Etienne pour « mise en danger de la vie d’autrui, exercice illégal de la médecine et de la pharmacie et administration de substances vénéneuses ». À ce stade des investigations, les enquêteurs n’ont pas identifié de salariés ayant consommer de la chloroquine.

Leader mondial des polyacrylamides utilisés dans le traitement de l’eau, SNF, créé en 1978 à Saint-Etienne, a réalisé un chiffre d’affaires de 3,4 milliards d’euros l’année dernière. L’entreprise compte 6 000 salariés dont 1 350 sur le site d’Andrézieux-Bouthéon.

*

Ô l’odieuse dénonciation du syndicat CFDT !

On sent que la centrale syndicale va devoir frotter longtemps pour se nettoyer de cette réputation ignoble. Plus généralement, la délation est l’un des dommages collatéraux du confinement. Le 17 reçoit énormément d’appels de « bons » citoyens qui dénoncent ceux qui osent braver l’ordre oligarchique de confinement...

La France macronienne, quelle belle réussite morale ! (E&R)

Pendant ce temps:

Trump met la pression sur les autorités de santé pour imposer la chloroquine

Selon une enquête de l’agence de presse britannique Reuters publiée samedi 4 avril, Donald Trump aurait personnellement pressé plusieurs responsables fédéraux de la Santé des États-Unis à mettre à disposition des médicaments anti-paludiques, comme l’hydroxychloroquine, afin de traiter le nouveau coronavirus, cela en dépit du manque de preuves scientifiques à soigner la maladie Covid-19.

Se basant sur le témoignage d’au moins deux sources distinctes, Reuters indique que cette mise sous influence aurait duré des semaines avant de se concrétiser, le mois dernier, en la publication de plusieurs directives qui, bien que peu remarquées, se sont présentées sous une forme « très inhabituelle ».

Celles-ci consistaient ainsi en une série de recommandations informant les médecins américains « sur la possibilité de prescrire des anti-paludiques selon une posologie basée sur des études préliminaires, voire de simples notes, plutôt que sur des travaux scientifiques rigoureux relus et approuvés par des pairs ».

Une première historique ?

Bien que ponctuelle, cette supposée intervention directe du président américain pourrait même, selon Reuters, changer à l’avenir la façon dont les médicaments sont évalués, surveillés et administrés aux Américains.

Un domaine jusqu’à présent régi pourtant par des standards scientifiques très rigoureux sans cesse validés par des preuves. Toujours selon l’agence de presse américaine, ce serait d’ailleurs la première fois qu’un président américain aurait fait pression sur les régulateurs et des responsables sanitaires de façon à ce qu’ils concentrent leurs efforts sur des médicaments spécifiques non éprouvés.

Lire la suite de l’article sur cnews.fr


- Source : Actu17

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