Disparitions en Irlande: des enlèvements rituels
Depuis quelque temps, je suis tombée sur des sites web irlandais dans lesquels on parle de disparitions. Des disparitions qui ont fortement augmenté dans les années 90, et que certains soupçonnent d’être le symptôme d’une société dans laquelle on consomme littéralement les humains.
Ainsi, un certain Jim Cairns rapporte qu’il a été victime d’une tentative d’enlèvement en août 1994 dans la région de Kilkenny: Jim Cairns [1] a été poursuivi par une camionnette appartenant à un groupe paramilitaire loyaliste (pro anglais), en Irlande du Nord. Il explique qu’une de ses connaissances, proche de l’IRA (armée républicaine irlandaise) et membre d’un groupe satanique déguisé en groupe bien catholique, l’avait porté candidat à un enlèvement qui a priori devait être suivi d’un meurtre.
Ce qui est étonnant, c’est que dans ce culte satanique, on retrouve aussi bien des membres de l’IRA (pour l’unité de l’Irlande) et des loyalistes (qui veulent que l’Irlande du Nord reste anglaise).
Cairns raconte que peu après la tentative d’enlèvement, un couple membre de ce culte qui officiellement s’appellent les « born again christians »[2] a emménagé près de chez lui, et que de 1995 à novembre 1997, il a été sous le coup de pratiques satanistes. Par exemple, des slogans sataniques étaient écrits sur ses véhicules, il y avait aussi des attaques perpétuelles contre son habitation ou contre lui.
En 1996, Cairns a envoyé au ministre de la santé Austen Currie un topo sur ce groupuscule et ses activités. Currie, qui était au départ attentif, lui a soudain demandé de ne plus l’appeler. Le topo a ensuite été envoyé à la Justice, qui n’a rien fait.
En Irlande, quand quelqu’un disparaît, les réseaux se chargent de protéger le coupable, d’après ce que lui a dit un travailleur social qui connaissait l’existence du club élitiste et satanique local. Cette personne a dit que les enquêtes sur les disparus sacrifiés lors de rituels sont étouffées, et a aussi parlé de sacrifices d’enfants, citant un garçon disparu, Philipp Cairns (pas de lien de parenté avec Jim Cairns). C’est seulement après que Jim Cairns a appris que ledit travailleur social était également membre des « born again », et qu’il connaissait personnellement la mère du garçon sacrifié dont il a parlé.
Il se trouve que la mère de Philip, l’enfant disparu le 23 octobre 1986, Alice, vient d’une riche famille de Kilkenny et qu’elle est aussi « born again ».
L’enquête concernant Philip Cairns n’a jamais abouti. Pourtant, alors qu’il est censé avoir disparu entre l’école et sa maison, personne ne l’a vu dans la rue. On a retrouvé son sac de cours six jours plus tard dans une rue passante, et après sa disparition, Philip aurait été vu à Londres. Un témoin a aussi déclaré aux flics qu’il a été enlevé par un groupe religieux dont un membre vivait dans la rue où Philip aurait été enlevé et dans laquelle il habitait.
Mais, il a fallu qu’un groupe de citoyens s’y mette, et trouve que le meurtre a été commis par un groupe de pédophiles d’élite dont faisait partie un homme d’affaires de Dublin. Ils ont aussi trouvé l’endroit où est enterré Philip mais pas de chance : une construction a été réalisée à cet endroit.
Cairns explique : « Dans les années 1995 à 1997, il y a eu une grosse augmentation du nombre de personnes disparues. En 1998, dans le Kilkenny People, on a découvert avec effroi que plus de 90 personnes avaient disparu sans laisser de trace depuis 1990 (…) Dans le même temps que ce chiffre des personnes disparues augmentait, il y avait une explosion sans précédent des meurtres sans motif ».
Cependant, les chiffres officiels montrent une certaine stabilité, avec en général un maximum de 53 personnes disparues et non retrouvées en 2009, la fourchette basse étant 18 personnes qui auraient disparu en 2010. Il y a 4,5 millions d’habitants en Irlande. Impossible de comparer avec la France : ces chiffres n’existent pas. On connait le nombre total de personnes disparues, mais pas le nombre de ceux qu’on ne retrouve pas.
Quelques cas de satanisme étouffés en Irlande
On a évoqué dans l’affaire du Kincora boys Home (un foyer pour garçons dans lequel le MI5 filmait des partouzes, dirigé par William McGrath[3], born again lui aussi) le meurtre de Brian McDermott en 1973. On a retrouvé son torse mutilé et un bras, qui avaient été brûlés, dans un sac jeté dans une rivière proche du Kincora boys Home, à Belfast, une semaine après sa disparition. Selon Cairns (et d’autres d’ailleurs) ce meurtre avait les signes d’un meurtre satanique. En 2003, les flics ont lancé un appel à témoin sur cette affaire, qui reste dans les mémoires. Pour Cairns, c’est du côté de l’élite qu’il faut chercher les coupables. Toutefois, en 2008 on nous a désigné un coupable idéal: son frère William qui aurait avoué le meurtre à son ex femme 35 ans plus tard. William avait déjà un casier chargé, et il aurait eu peur quand l'enquête a été rouverte en 2003.
En 2001, on a retrouvé dans la Tamise le torse d’un garçon de 5 à 7 ans, de « race » Noire. On avait enlevé tout son sang et découpé ses membres. Et pas moyen de l’identifier car aucun enfant de ce profil n’était porté disparu.
L’enfant, apparemment, n’a pas été violé. Le contenu de l'estomac a révélé des traces d'un médicament contre la toux commun et une potion contenant des pastilles d'argile de quartz, des os d'animaux et de minuscules particules d'or [4]. L'étiquette sur le short a montré qu'il était vendu exclusivement par Woolworths en Allemagne. Mais d’après l’analyse, l’enfant venait du nord ouest de l’Afrique, probablement du Nigeria. Il a ensuite passé quelques semaines eu Europe avant d’être tué.
Trois semaines avant la découverte de ce garçon Noir dans la Tamise, c’est le torse d’une fillette blanche de 5 à 7 ans qui a été retrouvée flottant dans le lac de Nulde aux Pays-Bas. On lui avait aussi vidé son sang et on l’avait découpée. Un cas similaire aurait aussi été trouvé à Hambourg en Allemagne dans la même période.
Ces meurtres ressemblent aux meurtres rituels de type vaudou, pratiqués en Afrique. Qui ont tendance à se multiplier, au point qu’en 2001 l’Afrique du Sud a créé une commission spéciale pour étouffer ces affaires. En effet, 140 de ces meurtres rituels avaient été recensés l’année précédente.
En 1997, un article paru dans le Kilkenny People reprenait les propos d’un politicien local, Gary O’Halloran qui dénonçait un évêque, un responsable de la police et un ministre d’être des pédophiles. Il disait que deux flics leur ont fourni des enfants pendant des années.
Et puis il y a cette affaire des Shankill Butchers, un gang de loyalistes responsable de 23 meurtres rituels. Ils kidnappaient des irlandais catholiques (y compris des femmes), les torturaient et les tuaient, entre 1975 et 1982.
Gerard McLaverty, une de leurs victimes, a été emmené le 10 mai 1977 dans une clinique de chirurgie abandonnée, on lui a coupé les poignets pour le vider de son sang et on l’a laissé pour mort. Mais il a survécu et a identifié huit membres du gang. L’un d’eux, Bobby Bates, était un born again. Dans cette affaire, pas mal de documents ont disparu de manière fort opportune, et ce sont les mêmes flics qui ont fait disparaître une partie du dossier du Kincora Boys Home. La plupart des victimes de ce groupe loyaliste et paramilitaire, dirigé par Lenny Murphy, ont été égorgées.
En 1979, 11 types ont été condamnés pour 19 meurtres. Mais beaucoup ont échappé aux poursuites, et ce ne sont pas 19 mais 30 meurtres que le groupe avait à son actif. Lenny Murphy, lui, a été libéré en juillet 1982 (il avait seulement été condamné pour port d’arme). Le lendemain, il a assassiné un type handicapé mental. Un mois plus tard il tuait un soldat anglais soupçonné d’être un informateur. Le 5 septembre, nouveau meurtre, puis le 22 octobre. C’est finalement une équipe de l’IRA qui l’a liquidé.
L’affaire de Cynthia Owen mérite aussi le détour. Fille de deux alcooliques, elle a été violée par son père, et a accouché d’un bébé à l’âge de 11 ans, en 1973. Le bébé a ensuite été tué de 40 coups d’aiguilles à tricoter par la mère de Cynthia. Elle a de nouveau été enceinte à 15 ans et s’est enfuie à 20 ans. Ca, c’est la version « light », servie dans les médias. En réalité, son père sans argent a laissé 90.000£ à sa mort, tout simplement parce qu’il a vendu sa fille à un réseau pédophile, ainsi qu’il l’a écrit dans son testament. Ledit réseau était basé dans un ville balnéaire cotée, et chaque premier lundi du mois elle était amenée par sa mère dans un immeuble, où se déroulaient des abus rituels. A chaque fois, elle était droguée au préalable. Parmi les pervers, Cynthia Owen veut aujourd’hui que sept types, dont trois hauts flics dont les identités sont connues des autorités, toujours vivants, soient jugés. Elle accuse les flics d’avoir étouffé l’affaire et d’avoir fait disparaître des preuves.
Owen dit que c’est bien d’abus sataniques dont elle a été victime, via un réseau qui n’était pas organisé par son père, mais par un autre. En outre, trois de ses cousins se sont suicidé suite aux abus dont ils ont aussi été victimes.
Cairns évoque encore le meurtre de John Horgan, un enfant de 7 ans, à Dublin en 1973. Le coupable du meurtre était son voisin de 16 ans, un sataniste qui est parvenu à se procurer la bible satanique d’Anton Lavey, et qui a massacré le gamin qu’il gardait ce jour-là.
Mais, ce qui ne laisse pas d’étonner dans cette affaire, c’est que la police n’a pas autorisé d’autopsie de l’enfant. Le meurtrier, Lorcan Bale, passe évidemment pour un dingue isolé, mais il se trouve qu’il était membre d’un groupe occulte. Bale avait ramassé la prison à vie, mais il a été autorisé à refaire sa vie en Angleterre, où il est devenu born again et traine dans les églises.
Apparemment, Lorca projetait d’enlever une fillette vierge pour la sacrifier.
A l’époque, les autorités et les médias ont refusé de parler de ce meurtre, ça a été l’omerta. Et surtout, il ne fallait pas parler de satanisme. Mais des dizaines d'années plus tard, les gens ont appris comment est mort John Hogan. L’enfant a été crucifié dans le grenier de Lorcan. Lequel a bénéficié ensuite d’une aide précieuse de la part de personnes corrompues mais bien placées dans la police et la justice. La famille de Bale, qui avait dit qu’elle avait coupé les ponts avec Lorcan alors que c’est faux, serait aussi protégée. Il semble même que le père de Lorcan avait infiltré des groupes de prière catholiques dans la région de Dublin. Le meurtre est resté largement dans l’ombre jusqu’en 2011 quand un livre est paru sur le sujet, "The Boy in The Attic". C’est là aussi que le rapport d’autopsie a été publié pour la première fois et qu’on a appris comment l’enfant a été tué : matraqué à mort et crucifié.
Et alors que personne n’avait encore entendu parler du procès de Lorcan Bale, dont le nom n’a jamais été cité jusque là, les autorités ont expliqué qu’il avait bien été jugé. Voilà qui a du rassurer tout le monde. Là aussi, l'enquête a été rouverte en grande pompe quarante ans plus tard. C'était en 2011, l'année où a été publié le livre "The Boy in the Attic" au sujet de cette affaire.
On peut aussi ajouter que dans l'affaire du Kincora Boys Home, il se dit que des enfants étaient envoyés en Irlande au Birr Castle, pour des rituels de type satanique. Ce château est aussi celui des comtes de Rosse qui ont été parmi les fondateurs du Hellfire Club. Parmi les "visiteurs" de ce home pour jeunes garçons, il y avait pas mal de gratin, comme lord Mountbatten, l'oncle du Prince Philippe, qui a présenté Jimmy Savile au prince Philip et a fini par sauter dans l'explosion de son bateau en 1979, avec deux garçons à bord [5], ou Anthony Blunt, un agent double URSS-Angleterre, ou encore le premier ministre ami de Jimmy Savile, Edward Heath, qui fréquentait également l'orphelinat de Jersey. Il s'est avéré que McGrath collaborait avec le MI5 pour piéger tout ce petit monde lors des partouzes pédophiles, et que ces messieurs étaient discrètement photographiés.
Là aussi, les paramilitaires loyalistes étaient au coeur du système, puisque McGrath en faisait partie, ainsi que plusieurs habitués et certaines anciennes victimes.
Quand au Birr Castle, il s'agit d'un lieu symbolique puisqu'il a appartenu au premier comte de Rosse, le franc maçon Richard Parsons, qui a été parmi les fondateurs d'un club d'orgies sexuelles et d'occultisme, le Hellfire Club, enn 1752. Le co fondaeur était Francis Dashwood, futur premier ministre, et parmi les membres il y avait notamment Benjamin Franklin ou le chevalier D'Eon, qui était, on le sait un agent double. C'est au Hellfire Club qu'il aurait été recruté par les anglais.
Le comte de Rosse actuel et propriétaire du château est le beau frère de lord Snowdon, le mari de la princesse Margaret, soeur de la reine Elisabeth. Dans la famille Parsons, un autre s'est illustré comme étant un proche d'Alistair Crowley, un certain Jack Parsons, chimiste qui a travaillé sur divers missiles pour le compte des USA. Crowley a même nommé Parsons à la tête de l'OTO (Ordo Templi Orientis, un groupuscle sataniste) en Californie en 1942. Et Parsons était aussi un fan du délire mystico satanique de Crowley, l'abbaye de Théléma, qui a valu à Crowley de se faire expulser d'Italie suite à des accusations de meurtre rituel d'enfants. Jack Parsons était aussi proche de Ron Hubbard, le fondateur de la scientologie, et il a défendu les idées d'un certain Alfred Kinsey, pédophile lui aussi adepte de Crowley, qui passe encore pour une sommité en matière de sexualité.
D'après une certaine Dr Joan Coleman du "ritual Abuse Internet Networking Service", les services sociaux avaient été mis au courant de la connexion entre le Kincora et le Birr Castle par un agent du MI5.
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Concernant les disparitions, on constate partout que les humains comptent moins que les voitures : alors qu’on tient scrupuleusement les statistiques des vols de voiture, les autorités sont souvent incapables de dire précisément combien de personnes ont disparu dans leur pays, y compris les enfants. La thèse de Cairns est que beaucoup de ces disparus ont en réalité été massacrés par des groupes de tarés satanistes, ce qui est hélas une grande probabilité qui vaut pour la France. Il ne faut pas oublier non plus le trafic d’organes, qui est aussi une réalité en Europe. Derrière, bien-sûr, il y a des réseaux, des organisations hyper lucratives.
Avec le satanisme, on a souvent la prostitution de mineurs, la diffusion de matériel pédopornographique –voir de snuff movies- et le trafic de drogue. Cela rapporte, et on comprend que ces gens n’ont pas envie de cesser leur business. D’où l’absence de statistiques et donc d’évaluation du problème des disparitions.
[1] Auteur du livre « Disappeared off the face of the earth ».
[2] Les chrétiens qui renaissent, en gros, comme Bush 2. Ce sont des gens qui deviennent ultra cathos après avoir eu une vie loin de dieu, on va dire. D’après Cairns, le mouvement des « borns again » est né en Californie au début des années 90 et s’est vite répandu dans le pays. Comme la franc maçonnerie, le mouvement est pourri par la tête et infiltré par le haut par des satanistes, qui n’annoncent pas la couleur aux nouvelles recrues.
[3] McGrath était un loyaliste membre d’un groupe paramilitaire, et il était aussi un informateur du MI5. C’est aussi grâce à des lettres de recommandations de deux ecclésiastiques qu’il a obtenu la direction du foyer, mais leurs noms n’ont jamais été diffusés.
[4] Je trouve intéressant ici d’expliquer ce que m’a raconté un ancien membre des RG, qui a travaillé sur les sectes. Au lieu de se servir de poivre et de sel pour assaisonner leurs repas, les membres de la famille royale anglaise y versent de l’or.
[5] D'après "The Kincora Scandal", ces deux garçons étaient son petit fils Nicholas et un garçon de 14 ans dénommé Paul Maxwell.
- Source : Donde Vamos