Clientélisme : à l’approche des municipales, le maire de Nantes distribue des subventions communautaristes
Approchez, c’est open bar ! Le dernier conseil municipal du 7 février 2020 donne lieu encore à divers subventionnements aussi communautaires qu’intéressés. L’occasion pour la municipalité socialiste d’espérer tirer son épingle du jeu – ce qui avec une configuration nouvelle, n’est pas gagné, d’autant qu’il y a une liste RN. Revue de détail de tout ce qui va être payé par les Nantais.
La délibération n°14 liée au Patrimoine en dévoile quelques-unes : 10 000 € de « subvention d’aide au fonctionnement exceptionnelle » à l’association La coque nomade fraternité qui a « pour projet la mise en place d’un centre d’interprétation itinérant sur l’histoire de l’esclavage ». Un peu plus bas, dans l’appel à projets associatifs, 5 000 € pour Métissé Man, avec des « conférences en milieu scolaire » et des « animations musicales par des groupes traditionnels », qui espérons-le ne donneront pas lieu à des émeutes ethniques comme le concert d’un rappeur congolais près de la gare de Lyon à Paris il y a peu.
Toujours dans les mêmes thématiques africaines, 3 500 € à Hetsika accueil arts et culture du Madagascar, 2 000 € à Doucha pour un « travail avec les collégiens sur […] l’esclavage moderne », 2 500 € à la Ligue de l’Enseignement – FAL44 pour une « sensibilisation sur la traite négrière », cette fois auprès des lycéens, 2 500 € aux Anneaux de la Mémoire pour un « spectacle Adama à Nantes » et une « visite de la ville avec guide conférencière sur la thématique des produits coloniaux », 1 500 € à Art à conter, pour écrire avec les élèves un spectacle… sur le thème de l’esclavage, 3 000 € à Casa Africa pour « réalisation d’un film Mémoire et Droit », et encore 800 € aux Chants de Coton pour des « concerts de chants de résistance et de révolte repris par les populations victimes de ségrégation ». Toutes ces subventions sont adoptées à l’unanimité, la droite ayant aussi besoin de voix « racisées » et bien-pensantes.
La délibération n°19 donne 105 000 € à Tissé Métissé (qui bénéficie aussi de 4 500 € dans la délibération n°11), 3 000 € à la LICRA, 3 000 € pour les « journées de décryptage » de la CIMADE, « permettant une meilleure compréhension des enjeux géopolitiques grâce au regard croisé d’universitaires et d’acteurs du terrain »… regards peut-être croisés, mais à sens unique pro-migrants. Et encore 30 000 à l’ASAMLA (association santé migrants Loire-Atlantique), 5 000 € au Gasprom, 3 000 € au Collectif enfants étrangers citoyens solidaires (CEECS), 600 € à l’association nantaise d’alphabétisation des étrangers (Anadé), 2 000 € pour le groupement des retraités éducateurs sans frontières, 3 000 € au MRAP, 4 000€ à la Ligue des Droits de l’Homme pour sa « participation à la dynamique partenariale sur la thématique migratoire », 19 300 € à Une famille un toit qui gère un terrain avec des Roms quai Wilson, 1 200 € au diaconat protestant qui apporte « des éléments de réponse aux enjeux d’accès au droit des étrangers ».
La délibération n°24 (subventions à la vie étudiante) donne à l’unanimité 4 300 € à l’association ESN Autour du Monde « afin de soutenir l’association dans ses actions d’accueil et d’intégration des étudiants étrangers ». La délibération n°12, 48 000€ pour l’association « Rencontres du cinéma espagnol » (et 7 000 € de plus dans la délibération n°11, adoptée à l’unanimité avec 5 non-participations). L’association étant aussi soutenue par le conseil général socialiste, les contribuables paieront donc deux fois… Pareil pour l’association les Trois continents (délibération n°9, unanimité) soutenue par la municipalité à hauteur de 310 000 €.
La délibération n°31 sur les solidarités internationales pioche encore gaiement dans les porte-feuilles des Nantais : 2 000 € de fonctionnement à Macaiba pour une coopération avec Recife, 6 000 € pour l’association Nantes lit dans la Rue qui soutient la lecture… à Recife (Brésil), 50 000 € à la maison des Citoyens du Monde, 20 000 € à la Maison de l’Afrique, 2000 € à l’association Pays de Loire Gaza Jérusalem, 2 000 € à l’association Béninois et amis de Nantes, et 5 000 € pour réhabiliter le lac municipal… de Dschang au Cameroun. Là, toujours, unanimité parfaite. Le centre des ressources Afrique Loire a été repêché lui, dans les appels à projets citoyens (délibération n°30) : 4 985 € pour les « Résonances Afrik Loire 2020 ». Unanimité toujours.
La délibération n°32 ajoute quelques cadeaux : 3 000 € à Muvacan pour une « exposition : le pouvoir en Afrique entre tradition et temps présent », 4 000 € à l’Amitié Vietnam Loire-Atlantique pour une manifestation sur les femmes vietnamiennes, 2 600 € à Comal pour une « manifestation consacrée aux migrations des Mexicains vers les États-Unis », 4 000 € de fonctionnement à la maison des États-Unis, et encore 7 000 € pour l’enseignement du français en Géorgie – n’est-ce-pas à un certain ministère de l’Éducation nationale de s’en charger ? Là encore, unanimité moins une non-participation au vote.
Ultime cadeau, 31 créations de postes municipaux (délibération n°35) contre 8 suppressions, soit une augmentation de 23 postes dont 1 « chef de projet stratégie patrimoniale » à la direction de la vie associative, 1 « coordinateur de vie associative » au Breil, quartier dit « sensible », 1 poste d’instructeur en droit des sols, 4 aux espaces verts (dont deux pour le Jardin extraordinaire aménagé à Miséry sur le site de l’Arbre aux Hérons, toujours incertain), 15 agents d’entretien et de restauration (dont 5 à 80 % de temps complet), deux postes de concierge, 4 postes d’ATSEM, ou encore 1 cadre A à la relation aux usagers. Sans oublier 41 155 € accordés aux emplois aidés dans le cadre de la politique de la Ville (délibération n°20). Tous priés de bien voter ?
Seul poste tout à fait justifié, « un poste d’agent d’accueil et d’instruction […] pour une durée de sept mois, à la direction de la relation aux usagers, pour sécuriser l’obligation juridique d’apposition de mentions sur les actes d’état civil et résorber le retard ». Tiens donc. Cette délibération recueille 13 abstentions.
Le lobby gay n’est pas oublié, avec 23 500 € à NOSIG qui gère le centre LGBT, « au titre de la lutte contre les discriminations » (délibération n°19). Une subvention similaire avait été attaquée, suspendue au tribunal administratif, validée de nouveau en appel avant de faire l’objet d’un recours en Conseil d’État. Ce qui n’a pas empêché la municipalité socialiste de continuer. Il n’y a qu’un seul avis contraire à cette attribution. Sans oublier évidemment 5 000 € au Planning familial et 107 000 € à l’espace Simone de Beauvoir… Soit quand même 137 500 € de plus… une paille !
Total, hors lobby gay, 680 785 € avec la bénédiction des oppositions LR, LFI, EELV… dont on se demande parfois pourquoi elles ne fusionneraient pas avec la liste de Johanna Rolland dès avant le premier tour, pour que ça soit plus clair pour tout le monde. Et puis en ces temps de coronavirus, cela éviterait de multiplier les risques de contamination pour les électeurs et contribuables nantais, qui même grippés, sont toujours bons à être pressés.
- Source : Breizh Info