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56e Conférence de Munich sur la sécurité – Macron va-t-il donner la force de dissuasion à l’Allemagne ?

Auteur : Olivier Renault | Editeur : Walt | Vendredi, 14 Févr. 2020 - 08h43

Pour la première fois, le président français, alors que Angela Merkel sera absente, se rend à la Conférence sur la sécurité qui se tient du 14 au 16 février à Munich.

L’Allemagne, qui n’a jamais signé un Traité de paix depuis l’arrêt des combats de la Seconde Guerre Mondiale https://www.senat.fr/questions/base/1988/qSEQ880901400.html, même si elle l’évoque par le contrat « 4+2 », qui n’est pas un Traité de paix et qui, d’ailleurs leur interdit d’avoir l’arme atomique, attend avec impatience l’offre française de la bombe atomique dans un contexte où les États-Unis et l’Europe ont perdu leur domination au niveau international et sont incapables de faire face aux nouvelles crises mondiales. Le 7 février, Emmanuel Macron proposait de partager avec les pays de l’Union européenne la dissuasion française.

La 56e Conférence de Munich sur la sécurité accueille aussi le Premier ministre canadien Justin Trudeau, le secrétaire d’État Mike Pompeo, le secrétaire à la Défense Mark Esper, le ministre de l’Énergie Dan Brouillette ainsi que les délégations du Congrès des deux parties, dont la présidente de la Chambre, Nancy Pelosi. Le secrétaire général de l’Otan, Jens Stoltenberg, représentera l’alliance transatlantique. En outre, plusieurs membres de la nouvelle Commission européenne participeront aux discussions y compris les ministres des affaires étrangères de la Chine et, pour la première fois de l’Inde avec Wang Yi et Subrahmanyam Jaishankar et les ministres des affaires étrangères de la Russie et de l’Iran : Sergey Lavrov et Mohammad Javad Zarif. L’Afrique sera représentée par les principaux décideurs des pays du G5 Sahel, dont les présidents du Burkina Faso, du Niger et du Tchad. 500 décideurs internationaux de haut rang se réunissent pour la 56e Conférence de Munich sur la sécurité présidée par l’Ambassadeur Wolfgang Ischinger avec aussi la présence de Mark Zuckerberg le patron de Facebook.

Pour les auteurs de la Munich Security Conference (MSR) la désintégration de la cohésion transatlantique, officiellement nommée « Westlessness », a longtemps été analysée sous toutes ses facettes. Les États-Unis et l’Europe ont depuis longtemps cessé de dominer le monde pour faire place à la Chine et l’Asie. C’est précisément cette nouvelle donne qui façonnera la réunion la plus importante des politiciens internationaux de la défense et des affaires étrangères à Munich de ce vendredi à dimanche. « Nous ne devons pas nous enliser dans 27 crises individuelles mais nous devons également poser des questions fondamentales sur l’ordre mondial, l’ordre régional ou le désordre, sur l’avenir de l’Occident », a lancé Wolfgang Ischinger aux participants lundi dernier lors de la présentation de la conférence à Berlin. L’Occident fut la colonne vertébrale de l’ordre mondial. Les organisateurs de conférence de Munich annonce sa disparition pour un nouvel ordre. On assiste à un éloignement des pays européens des États-Unis et même les pays européens entre eux ne sont plus aussi unis. «Les gouvernements populistes de droite en Hongrie et en Pologne ne sont manifestement pas pour le concept des démocraties libérales cosmopolites», constatent les organisateurs.

Wolfgang Ischinger, le « grand chef » de cette grande « messe » à Munich s’est déclaré profondément troublé devant l’échec de l’Union européenne et trouve honteux que cette Union composée de près de 500 millions d’habitants soit dans l’impossibilité de montrer une capacité d’action dans de nombreuses crises. « Pourquoi sommes-nous si totalement incapables de contribuer à la fin de la guerre en Syrie ? », a déclaré Ischinger.

La proposition du président français de partager la bombe atomique avec l’Allemagne est « une lueur d’espoir » pour les organisateurs de la conférence de Munich, pour le ministre des Affaires étrangères, Heiko Maas (SPD) et pour le député au Bundestag, Johann Wadephul, en charge au Comité de la défense pour la CDU. En novembre 2018, le vice-chancelier Olaf Scholz (SPD) avait préconisé que le siège permanent de la France au Conseil de sécurité des Nations unies soit converti « en siège européen commun ». Les organisateurs de la conférence de Munich se frottent les mains avec l’arrivée d’Emmanuel Macron.

Le contrat « 2+4 » de seulement 7 pages  signé à Moscou le 12 septembre 1990 n’est pas le Traité de paix suite à la fin de la Seconde Guerre mondiale mais une stipulation de « la reconnaissance des frontières de l’Allemagne réunie comme un facteur de paix » suite à la chute du mur de Berlin . Ce contrat « 2+4 », en plus, interdit avec l’article 3 à l’Allemagne d’avoir l’arme atomique ou , comme le dit l’article 2 de lancer des guerres à partir de son territoire sauf avec l’accord de l’Onu, un article déjà 2 violé en 1999 par l’Allemagne pour avoir décidé de bombarder sans l’accord de l’Onu la Serbie. De plus le service juridique du Bundestag certifie que ce contrat « 2+4 » n’a pas valeur de Traité de paix. C’est , donc, dans ce contexte juridique que le président français s’apprête à partager la bombe atomique de la France avec l’Allemagne.


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