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Le suicide tue 10.000 français chaque année, trois fois plus que l'insécurité routière

Auteur : Le Figaro | Editeur : Stanislas | Vendredi, 13 Sept. 2013 - 15h32

Ze Journal: L'insécurité routière est un bon filon pour le régime politique français: Cette cause permet de transformer tout automobiliste en délinquant potentiel tout en prélevant des sommes d'argent toujours plus importantes à n'importe qui. L'impôt et le flicage pour tous en quelque sorte, tout cela pour le bien et la sécurité des français. En revanche, les suicides, un mal bien français et qui tue plus que les accidents de la route a moins d'importance: cela ne rapporte pas d'argent et ce fléau ne permet pas la mise en application d'un contrôle et d'un flicage permanents. En revanche, le taux de suicide est un indicateur avançé du bien être d'une population et il reflète un état moral, une sociologie, des valeurs et l'état d'une société en général. A cette aune là, le régime politique de la république française peut être sévèrement jugé.Voici ce qu'en dit le Figaro dans son édition du jour:

Notre pays connaît l'un des plus forts taux de suicide de l'Union européenne, avec de grandes disparités en fonction des régions.

Tabou, le suicide fait chaque année trois fois plus de victimes que les accidents de la route, avec en moyenne 10.000 décès par an. Notre pays fait partie des nations les plus suicidaires d'Europe, avec 16,5 suicides pour 100.000 habitants en 2010, loin devant la moyenne européenne située à 10 pour 100.000 habitants.

Les données, collectées par l'Institut de veille sanitaire (InVS), sont néanmoins parcellaires. Selon une enquête menée par l'Institut en 2010, le nombre réel de suicidés est sous-estimé de près de 10%. La faute aux certificats de décès, qui n'indiquent pas toujours la cause exacte de la mort, soit par incertitude (en cas d'enquête judiciaire ou médico-légale), soit par pudeur. En 2006, 60% des certificats indiquant «mort violente d'intention indéterminée» cachaient en réalité des suicides. Même imprécision pour les données sur les tentatives de suicide: ne sont comptabilisées que celles ayant mené à une hospitalisation.

La dépression et les violences à l'origine des tentatives

Tout en gardant en tête que ces chiffres sont sous-évalués, les données collectées par l'InVS permettent de dessiner un portrait des Français en souffrance. Entre 70.000 et 85.000 personnes sont hospitalisées chaque année après une tentative de suicide. Les femmes sont majoritaires (65%). Près de 80% des hospitalisations pour tentative de suicide sont liées à l'absorption de médicaments, un geste privilégié par les femmes. Les hommes eux plus tendance à se tourner vers des méthodes plus violentes, comme la pendaison (75% des hospitalisations concernent des homme) ou l'usage d'armes à feu (85%).

Le taux de récidive est hélas important. 14% des patients sont à nouveau hospitalisés dans l'année après avoir tenté de se donner la mort. Ces taux grimpent à 18% dans les deux années suivantes, et 21,3% sous trois ans. Des troubles psychologiques sont dans plus de la moitié des cas à l'origine du geste: dépression (67%), alcoolisme (33%), troubles anxieux (17%). L'InVS a également détecté d'autres facteurs, comme le fait d'avoir subi des violences (sexuelles ou non) traumatiques, ou, pour les hommes, de vivre seul.

75% des suicidés sont des hommes

Plus de 10.000 personnes ne survivent pas chaque année à leur geste de désespoir, soit 27 décès chaque jour. Si les femmes sont les plus nombreuses à tenter de se suicider, 75% des personnes décédées sont des hommes. Le phénomène concerne toutes les classes d'âge: 9,4% des suicides concernent les 25-34 ans (soit la première cause de décès de cette tranche d'âge), et 28% les plus de 65 ans. La pendaison reste, de loin, le principal mode de suicide en France (52% des décès).

Le ministère de la Santé note une forte disparité des taux de suicides en fonction de régions. En 2010, le taux de décès par suicide sur 100.000 habitants étaient de 28,1 en Bretagne, 25,6 en Basse-Normandie, 22,9 dans le Limousin, 21,8 dans le Nord-Pas de Calais. Soit bien au dessus de la moyenne nationale de 16,5.

Un espoir, cependant. Le nombre de suicidés est plus bas que dans les années 1980, où les décès ont grimpé de 8761 morts en 1977 à 10.405 en 1980, 12.107 en 1984, et 12.525 en 1986. Les décès par suicide ont commencé à doucement décroître à partir de 1995. Mais ce n'est pas suffisant pour les observateurs, qui militent depuis des années pour une véritable politique publique de prévention des suicides. Leur appel semble avoir été entendu. Le ministère de la Santé vient d'annoncer, à l'occasion de la Journée internationale de prévention du suicide, la création d'un Observation du suicide, qui aura «pour mission d'améliorer la connaissance des mécanisme conduisant aux suicides» et de «produire des recommandations, particulièrement dans le champ de la prévention».


- Source : Le Figaro

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