Jugeons Christiane Taubira
Le problème, avec la justice taubiresque et du syndicat sadomasochiste (SM), c’est que c’est une justice de l’individu, une justice individualiste. C’est-à-dire que le problème qui serait censé s’être posé suite à un acte de délinquance, ce serait celui d’un mauvais comportement d’un individu coupable, comportement dont il n’y aurait qu’à faire en sorte qu’il ne se reproduisît plus pour que tout rentre à nouveau dans l’ordre. Dans ces conditions, le seul but de la justice est – non de punir – de corriger par de subtils moyens celui qui a dévié vers une délinquance. Le bonhomme, une fois réparé par des experts, tranquille, on le renvoie dans la société.
Le grand souci de Taubira et des idiots qui la prennent pour ce qu’elle n’est pas, c’est de trouver les bons mécanos et les bonnes techniques pour mettre le bon coup de clé de 12 au délinquant pour qu’il ne faute plus – on n’est pas loin, dans les fantasmes qui traînent dans ces têtes de « gauchistes » comme d’autres le sont de samaritains, on n’est pas loin des bons docteurs ignobles de l’Orange Mécanique !
Alors, pour Miss Taubira, si la prison est une « école du crime » – ce qu’elle n’est pas loin d’être, et depuis toujours -, si ça n’empêche pas le voleur, le violeur ni l’assassin de recommencer, alors c’est que ce n’est pas une solution du tout. Les petits esprits, surtout quand ils sont grande-gueule, ne dépassent pas ce stade rétréci de raisonnement. Aussi, pour les taubiristes, s’il ne suffit pas de vider les prisons pour que tout soit résolu, au moins peut-on commencer par le faire sans souci ; et ne plus s’atteler qu’à solutionner enfin, avec des têtes modernes, ce à quoi nos ancêtres ont été trop bêtes pour ne trouver que l’incarcération comme remède. Car il y a une constante dans le limon qui fait office de cerveau à nos idéalistes, c’est de considérer que nos aïeux étaient des idiots quand c’est eux, leurs descendants indignes, qui le sont. Du mariage gay à la justice sans prison, il y a la même illusion que l’on va vers un progrès, illusion nourrie par la foi que l’intelligence de l’homme lui ouvre de nouveaux horizons, illusion en contradiction totale avec le science et la raison : les anthropologues concluent en effet que le cerveau de l’homme n’a pas évolué depuis plus de 100 000 ans, ce qui signifie que Mme Taubira ni moi ni vous ne sommes plus doués que l’homme des cavernes dont nous sommes le lointain fruit.
Le problème avec la justice à la sauce Taubira, c’est la négation de la victime. La victime est niée en tant que problème auquel il faut apporter une solution et la sinistre qui sévit à la justice refuse de répondre à la souffrance dont elle est témoin. C’est sa conception à elle de l’humanité ; permettez que certains la trouvent inhumaine ! Mais tout cela est « normal » – comme dirait le pitre de l’Élysée -, puisque le problème, pour nos idéologues, c’est le délinquant, et rien que lui.
Le problème, Mme Taubira, à part pour les simples d’esprit (heureux soient-ils : le royaume des cieux les attend !), c’est que la justice humaine n’est pas là pour faire que le délinquant ne le soit plus. Bien sûr, ne nions pas que cela soit important de tenter de le faire ! Mais, contrairement à notre sainte Christiane et ses zélotes, ne croyons pas à un arrière-monde idéel pour inspirer la conduite des affaires humaines, dont la justice. Sans être matérialistes, nous nous devons en revanche d’être pragmatiques.
Alors, si la victime estime que justice ne lui a pas été rendue, elle a raison. Si la société pense que la justice n’a pas été rendue quand le délinquant récidive, c’est le Peuple qui a raison et non les bourgeois-bohèmes qui ont libéré le fauteur de troubles. Car la justice a d’autres vertus que de devoir se contenter de traiter le coupable par un savant artifice psycho-machin ou autre (quel qu’efficient soit-il). Outre punir, elle doit donner aussi réparation du préjudice commis. Inspirons-nous donc de ce que l’on connaît et du passé qui nous a fait là plutôt que de rêver des « avenirs radieux » positivistes que nous promettent les apprentis sorciers.
Les sociétés dites primitives, bien plus pacifiques que la nôtre contemporaine, ont bien compris ce que refuse de voir les sado-masos qui nous gouvernent. Quand crime y a été commis, on réunit la communauté et l’on fait en sorte de trouver, ensemble, une solution qui satisfasse toutes les parties ; toutes les parties, cela signifie aussi bien les victimes que le coupable. Pour que la paix soit rétablie, il faut que la société entière soit contentée par le verdict. Hors cela, il n’y a pas de justice. Car il ne peut y avoir de justice quand le peuple est méprisé et que n’a pas été écoutée la victime.
- Source : adelannoy