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Le gouvernement américain et des ONG organisent et financent les manifestations contre l’extradition à Hong Kong

Auteur : Alexander Rubinstein | Editeur : Walt | Lundi, 17 Juin 2019 - 22h01

Il est inconcevable que les organisateurs des manifestations n’aient pas connaissance des liens du National Endowment for Democracy avec certains de ses participants.

Les manifestants à Hong Kong ont tenté de prendre d’assaut le parlement mardi dernier en opposition à un amendement à la loi d’extradition du territoire autonome avec la Chine continentale. Le message de la manifestation et les groupes qui y sont associés soulèvent cependant un certain nombre de questions sur la nature même du mouvement de protestation.

Certains des groupes impliqués reçoivent un financement important de la National Endowment for Democracy (NED), une section soft-power de la CIA qui a joué un rôle crucial dans d’innombrables opérations de changement de régime des États-Unis.

La Présidente de la Chambre des Représentants des États-Unis, Nancy Pelosi, s’est prononcée sur le projet de loi, qui est à l’étude au Parlement de Hong Kong, faisant valoir que, s’il était adopté, le Congrès n’aurait d’autre choix que de réévaluer si Hong Kong est « suffisamment autonome » selon le principe « un pays, deux systèmes ».

Le Département d’État a également pris la parole, affirmant que cela pourrait « saper l’autonomie de Hong Kong et avoir un impact négatif sur la protection de longue date des droits de l’homme, des libertés fondamentales et des valeurs démocratiques dans le territoire ».


Les médias britanniques encouragent les manifestants de Hong Kong qui craignent que la Chine n’utilise les « crimes non politiques pour inculper les opposants au régime ». Les mêmes médias qui ont passé 9 ans à la persécution et la torture du fondateur de Wikileaks Julian Assange pour des crimes non-politiques

Les ministères des Affaires Étrangères du Canada et de la Grande-Bretagne ont également pesé de tout leur poids en faveur de ceux qui s’opposent au projet de loi.

Tout porte à croire que les manifestants ne font que commencer. Mercredi, certains ont dit aux médias internationaux qu’ils tenteraient de prendre d’assaut le Parlement à nouveau. Les manifestants ont été confrontés à l’utilisation de gaz lacrymogènes et de balles en caoutchouc par la police.

Les manifestants semblent essayer de sensibiliser le public occidental en utilisant le hashtag « AntiExtraditionLaw » et des pancartes en anglais. Sur une photo, un groupe tient des dizaines de vieux drapeaux de Hong Kong, alors que le territoire était sous le contrôle de la couronne britannique, tout en portant un signe qui accuse la Chine de « colonialisme ».

D’importantes manifestations pour une modification mineure de la loi

L’amendement à la loi sur l’extradition « permettrait à Hong Kong de remettre les fugitifs au cas par cas aux juridictions qui n’ont pas conclu d’accords de restitution à long terme avec la ville ». Parmi ces juridictions figurent la Chine continentale et Taiwan. Ian Goodrum, un journaliste américain qui travaille en Chine pour le quotidien gouvernemental China Daily, a déclaré à MintPress News :

« Il est malheureux qu’il y ait eu tout ce tintamarre à propos de ce qui est un ajustement assez routinier et raisonnable de la loi. Selon la loi actuelle, il n’existe aucun moyen légal d’empêcher les criminels d’autres régions de la Chine d’échapper aux accusations en s’enfuyant à Hong Kong. Ce serait comme la Louisiane – qui, vous vous en souviendrez, a un système de justice unique – refusant d’envoyer des fugitifs au Texas ou en Californie pour des crimes commis dans ces États.

Honnêtement, c’est quelque chose qui aurait dû faire partie de l’entente conclue avant la passation de 1997. A l’époque, les protagonistes se servaient de la peur irrationnelle de la terre ferme et nous en voyons aujourd’hui les conséquences ».


Rappelons qu’un Hongkongais recherché à Taïwan pour le meurtre de sa petite amie enceinte ne peut pas être extradé pour être jugé. C’est pour garder cela que ces Hongkongais protestent.

Actuellement, la Special Administrative Region (SAR) a conclu des accords sur les transferts réciproques de fugitifs avec 20 autres juridictions, à l’exclusion de Taiwan, Macao et la Chine continentale. La révision permettra à Hong Kong de remettre les fugitifs au cas par cas aux juridictions qui n’ont pas d’accords de restitution à long terme avec la ville.

L’ordre du jour des États-Unis se répercute sur les principales ONG

Tout comme le gouvernement américain, le complexe ONG-industrie semble être entièrement impliqué. Quelque 70 organisations non gouvernementales, dont un grand nombre d’organisations internationales, ont approuvé une lettre ouverte dans laquelle elles demandent instamment que le projet de loi soit abrogé. Pourtant, il n’est signé que par trois administrateurs : Amnesty International, Human Rights Watch et le Hong Kong Human Rights Monitor (HKHRM).

Ces manifestations marquent la dernière flambée de tensions de longue date sur les relations de Hong Kong avec le continent. En 2014, de nombreux groupes associés au mouvement actuel ont organisé leur propre manifestation « Occupy » pour protester contre les problèmes d’autonomie.

Un policier donne un coup de sifflet aux manifestants alors qu’ils enlèvent les barricades dans une zone occupée du district de Mong Kok, à Hong Kong, le mercredi 26 novembre 2014. Les autorités de Hong Kong ont levé les barricades dans les rues d’un centre de protestation pro-démocratie dans le district instable de Mong Kok pour une deuxième journée mercredi après une nuit d’affrontements au cours de laquelle la police a arrêté 116 personnes

Ironiquement, la question de l’autonomie n’est pas seulement importante pour les Hongkongais, mais aussi pour le gouvernement des États-Unis. Et il ne s’agit pas seulement de déclarations au ton sévère : le gouvernement des États-Unis est en train de renflouer certains des organisateurs avec beaucoup d’argent via la NED.


Quelque chose dans le message des protestations de Hong Kong semble fait sur mesure pour le public occidental. La plupart des pancartes que je vois sont aussi en anglais

Le maintien de la distance entre Hong Kong et la Chine est important pour les États-Unis depuis des décennies. Un ancien agent de la CIA a même admis que :

« Hong Kong est notre poste d’écoute ».

Comme MintPress News l’a déjà signalé :

« La NED a été fondé en 1983 à la suite d’une série de scandales qui ont révélé les actions secrètes et sanglantes de la CIA contre des gouvernements étrangers. « Il serait terrible pour les groupes démocratiques du monde entier d’être considérés comme subventionnés par la CIA », a déclaré Carl Gershman, président du NED, au New York Times en 1986. « Nous l’avons vu dans les années 60, et c’est pourquoi il a été abandonné. Nous n’avons pas eu la capacité de le faire, et c’est pourquoi le NED a été créé.

Un autre fondateur de la NED, Allen Weinstein, a concédé à David Ignatius du Washington Post : « Une grande partie de ce que nous faisons aujourd’hui était fait secrètement il y a 25 ans par la CIA ».

La NED possède quatre branches principales, dont au moins deux sont actives à Hong Kong : le Solidarity Center (SC) et le National Democratic Institute (NDI). Ce dernier est actif à Hong Kong depuis 1997, et le financement de la NED pour les groupes basés à Hong Kong a été « constant », déclare Louisa Greve, vice-présidente des programmes pour l’Asie, le Moyen-Orient et l’Afrique du Nord. Alors que le financement de la NED pour les groupes à Hong Kong remonte en fait à 1994, 1997 a été l’année où été transféré le contrôle britannique du territoire.

En 2018, la NED a accordé 155 000 dollars au Solidarity Center et 200 000 dollars au National Democratic Institute pour des travaux à Hong Kong, et 90 000 dollars à HKHRM, qui n’est pas une branche de la NED mais un partenaire à Hong Kong. Entre 1995 et 2013, HKHRM a reçu plus de 1,9 million de dollars en fonds de la NED.


Le MacDonald’s dans le hall de la gare Admiralty est à nouveau un commerce florissant. En Occident, la première chose à faire, c’est de mettre une poubelle à la fenêtre. Ici, c’est la cantine du site de protestation. C’était un Macdo en 2014, mais je me demande s’ils ouvriront tard pour nous

Par l’intermédiaire de ses succursales NDI et SC, NED a entretenu des relations étroites avec d’autres groupes à Hong Kong. Le NDI a travaillé avec l’Association des Journalistes de Hong Kong, le Parti Civique, le Parti Travailliste et le Parti Démocratique (de Hong Kong). Il n’est pas clair si ces organismes ont reçu des fonds de la NED. SC a toutefois versé 540 000 $ à la Confédération des Syndicats de Hong Kong en seulement sept ans.

La coalition citée par les médias de Hong Kong, avec le South China Morning Post et le Hong Kong Free Press, comme organisateurs des manifestations contre la loi sur l’extradition s’appelle le Civil Human Rights Front. Le site Web de cette organisation présente la HKHRM financée par la NED, la Confédération des syndicats de Hong Kong, l’Association des journalistes de Hong Kong, le Parti civique, le Parti travailliste et le Parti démocratique comme membres de la coalition.

Il est inconcevable que les organisateurs des manifestations n’aient pas connaissance des liens de la NED avec certains de ses participants. Pendant les manifestations d’occupation de 2014, Pékin a fait grand cas de l’influence de la NED dans les manifestations et de l’influence étrangère qu’elle représentait. Le responsable de la NED, Willem Greve, a même déclaré au média pro-Gouvernement US Voice of America que « les militants connaissent les risques de travailler avec les partenaires de la NED » à Hong Kong, mais ils le font quand même.

Traduit par Réseau International


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