Respect de femmes: La justice américaine à la pointe

Un juge américain du Montana a présenté ses excuses après avoir affirmé que la victime d'un viol, âgée de 14 ans, avait "autant le contrôle de la situation" que son agresseur, qu'il n'a condamné qu'à un mois de prison.

Le juge G. Todd Baugh avait condamné lundi Stacey Rambold, un enseignant, à 15 ans de réclusion après que celui-ci eut admis avoir violé Cherice Moralez, une jeune fille qui s'est par la suite suicidée.

Mais il a suspendu presque l'intégralité de la peine pour n'en conserver que 31 jours.

"Elle avait autant le contrôle de la situation que son violeur"
Lors du prononcé de la sentence, le juge avait estimé que la jeune victime faisait "plus vieille que son âge biologique" et qu'elle avait "autant le contrôle de la situation" que l'enseignant.

"Stupide et faux"
"Je ne sais pas ce que je pensais ou ce que j'essayais de dire", a admis le juge Baugh dans une interview à un journal local de cet Etat rural, "The Billings Gazette", daté de mercredi. "C'était juste stupide et faux".

Le directeur du district scolaire de Billings, Terry Bouck, a souligné qu'il n'était pas d'accord avec la sentence: "Ce que M. Rambold a fait lorsqu'il était enseignant est répugnant et inexcusable".

"Je respecte notre système judiciaire mais je ne suis pas d'accord avec la sentence et je pense que M. Rambold mérite de passer plus que 30 jours en prison", a-t-il ajouté.

La mère de la jeune victime, Auliea Hanlon, après avoir assisté à l'audience lundi, a fait part de son "incrédulité" au regard des commentaires et de la décision du juge.

"Cela rend quelque part un viol plus acceptable si vous blâmez la victime, même si elle n'avait que 14 ans", a-t-elle affirmé.

La victime s'est suicidée trois ans après le viol
La jeune fille s'est suicidée à l'âge de 17 ans, et selon sa mère le viol dont elle avait été victime trois ans auparavant a été un élément contribuant à son passage à l'acte.

Les procureurs sont en train de réexaminer la sentence, basée sur une loi de l'Etat donnant au juge toute latitude concernant les peines à infliger aux accusés reconnus coupables d'avoir eu des relations sexuelles avec des mineurs.