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Vendredi, 19 Avr. 2024

L’argent du sang intra-utérin : gros sous et eugénisme sous couvert de vertu féministe

Auteur : Sébastien Renault | Editeur : Walt | Samedi, 16 Févr. 2019 - 23h55

article en 2 pages

L’avortement est une affaire de très gros sous. L’industrie du Planning familial, ses soutiens lobbyistes internationaux et ses innombrables centres d’exécution répandus à travers le monde entier représentent une gigantesque machine à générer du profit. Les gérants et entreprises à l’œuvre derrière la promotion et la pratique quotidienne de l’éradication des enfants à naître, sous couverts de « santé reproductive », s’enrichissent considérablement, tandis que les médecins associés au Planning familial gagnent très bien leur vie. L’argent du sang intra-utérin, c’est l’argent d’une atrocité si lucrative qu’elle en devient finalement presque intouchable et comme intégrée au tissu des sociétés qui en tolèrent, voire en cautionnent politiquement et moralement l’existence. Tout comme la prostitution, dont l’expansion a d’ailleurs favorisé l’essor et l’enrichissement de l’industrie de l’avortement, les sacrifices homo in utero offrent la possibilité de s’engraisser rapidement et d’échapper au contrôle et contraintes imposés à d’autres domaines d’activités moins juteuses, moins sordides et moins protégées.

Les groupes et individus les plus farouchement investis dans la défense de la prétendue « moralité » de l’IVG sont généralement ceux-là mêmes qui tirent le plus de profits de sa disponibilité aujourd’hui quasiment illimitée. Le gagne-pain du Planning familial, ce ne sont pas ses publicités et campagnes de dissémination d’ «  information » sexuelle (pour tous), ni encore ses programmes d’ « éducation » familiale de façade. Le gagne-pain du Planning familial, c’est d’abord et principalement l’argent du sang intra-utérin, l’inqualifiable génocide que cette association commandite, exalte et promulgue depuis plus d’un siècle aux États-Unis (elle s’installe officiellement en France en 1960), au nom du « droit des femmes » et d’une idéologie sous-jacente imprégnée de racisme, d’eugénisme et de malthusianisme.

Le Planning familial : pour l’amour de l’argent

Les promoteurs de l’avortement défendent une institution qui les rend richissimes. En surface, la propagande mis en œuvre par le Planning familial rallie ses adeptes autour de slogans ineptes mais démagogiquement séducteurs, tels que : « libre disposition de son corps », « santé reproductive », « droit de chaque femme d’exercer l’IVG en toute liberté ». En profondeur, c’est le marché de l’avortement et les revenus colossaux qu’il génère qui fournit au Planning familial international et à tous ses alliés humanitaristes leur raison profonde d’être les fers de lance incontestés de l’industrie la plus mortifère qui soit.

Revenons par exemple sur les chiffres officiels des revenus engrangés par le géant de l’industrie du sang intra-utérin, le Planning familial américain (Planned Parenthood), pour l’année 2017-2018 :

  • revenus de ses cliniques non-gouvernementales : 365,7 millions de dollars ;
  • revenus des dons et contributions privées au Planning familial américain : 630,8 millions de dollars ;
  • subventions et remboursements gouvernementaux (merci aux deniers publics) au Planning familial américain : 563,8 millions de dollars ;
  • excédent de ses recettes sur ses dépenses (bénéfices) : 244,8 millions de dollars ;
  • revenu total : 1,6 milliard de dollars.

On notera que les revenus en subventions gouvernementales (l’argent du contribuable) sont en hausse de 20 millions de dollars par rapport à l’année 2016-2017. Quant aux bénéfices engendrés, ils sont en hausse de près de 150% par rapport à la période annuelle précédente…

On remarquera aussi que le Planning familial américain s’efforce habilement de noyer le poisson de ses exterminations in utero, la source première de sa prospérité financière toujours en hausse, en faisant grand cas, dans ses rapports annuels, de ses différents services—tels que la pourvoyance contraceptive (ce « noble » service de lutte contre la conception), les dépistages et les soins préventifs, les procédures d’excision électrochirurgicale à l’anse (conisation), les mammographies, les colposcopies… Son dernier rapport annuel, en page 23, fait état du pourcentage de ses patientes, 3,4% d’entre elles, ayant eu recours à l’IVG. Faisant ainsi croire au lecteur que les exterminations in utero ne représenteraient qu’une part relativement modique des services « médicaux » et des revenus du Planning familial américain. En réalité, ce dernier a été consulté par 2,4 millions de patientes entre le 1er octobre 2016 et le 30 septembre 2017 (période prise en compte par le dernier rapport annuel, 2017-2018, du Planning familial américain). De ces 2,4 millions de patientes, nous lisons en page 25 que 332 757 d’entre elles ont « bénéficié » d’une IVG. Autrement dit, si nous faisons nous-mêmes le calcul :

x(2 400 000) = 33 275 700

x = 13,864875%

Environ 14% des grossesses « confiées » aux « soins » du Planning familial américain entre le 1er octobre 2016 et le 30 septembre 2017 ont été interrompues par un avortement… Et non pas 3,4% ! Il faut toujours s’attendre à ce que les chiffres et statistiques officiels du Planning familial américain soient notablement trafiqués—à la baisse bien sûr, lorsqu’il s’agit des avortements (et à la hausse, bien sûr, lorsqu’il s’agit de promouvoir leurs services complémentaires, pourtant très, très secondaires).

Revenons par ailleurs sur quelques-unes des données actuelles relatives à la pratique de l’extermination homo in utero aux États-Unis, toutes sources confondues :

  • nombre total d’avortements aux États-Unis de 1973 à 2018 : 61 millions ;
  • taux moyen d’avortements en 2018 : 221 pour 1 000 naissances ;
  • taux d’avortements par an : 1,3 million ;
  • taux d’avortements par jour : 3 658 ;
  • taux d’avortements par heure : 152 ;
  • un avortement toutes les 30 secondes…

Ces statistiques ne prennent en compte que les avortements chirurgicaux officiellement déclarés. Sur la base de projections dérivées des données pharmaceutiques, on peut prévoir qu’environ 13,5 millions d’exterminations médicamenteuses non-déclarées se produisent chaque année aux États-Unis…

La plupart des exterminations in utero s’opèrent dans des « cliniques » d’extermination « indépendantes »—mais copieusement subventionnées par l’intermédiaire de l’opulent Planning familial, engraissé aux frais du contribuable américain. Seuls 5% des exterminations totales sont perpétrées dans des établissements hospitaliers.

En outre, près de 74% des avortements déclarés ces trois dernières années sur territoire étasunien le sont par curetage, dilatation et évacuation. L’évacuation se fait, typiquement, par aspiration. Quant aux avortements médicamenteux déclarés entre 2015 et 2018, ils représentent environ 26% de tous les avortements déclarés.

Bien que l’IVG soit l’une des interventions chirurgicales les plus fréquemment pratiquées en terres étasuniennes, seules deux sources officielles, relativement peu fiables compte tenu de leurs affiliations politiques, sont chargées d’en fournir un rapport statistique à l’échelle nationale, ce sur deux périodes de temps différentes. Les Centres fédéraux pour le contrôle et la prévention des maladies (en anglais CDC) fournissent un rapport annuel de statistiques sur l’IVG à partir des données soumises volontairement aux services de santé de la plupart des États par leurs pourvoyeurs respectifs d’avortements. Quant à l’institut Guttmacher, un organisme de recherche et d’analyse affilié à la fédération américaine du Planning familial, il fournit son rapport statistique tous les quatre ans. Remarquons bien que ces rapports, déjà très incomplets en ce qu’un certain nombre d’États se refusent à pourvoir les données informationnelles nécessaires, s’appuient sur le nombre d’avortements déclarés et non sur celui d’avortements effectivement pratiqués. Nous attachons ici à titre d’exemple, voir en note [1], le lien du rapport CDC pour l’année 2015.

Il est en outre utile et éclairant de consulter les worldometers [2], entretenus par un site « indépendant » qui amasse un certain nombre de données sociologiques de sources empiriquement fiables (y compris celles que produit annuellement l’Organisation Mondiale de la Santé, trop fière de rapporter à quel point l’avortement est efficace et de plus en plus répandu dans les pays développés et imposé ailleurs) et les analyse à partir de paramètres statistiques très crédibles. Pour autant, les exterminations prénatales n’entrent pas ici dans le compte total des décès annuels (il faut les ajouter à celui-ci). Car, conformément à la fausse anthropologie officielle, les enfants à naître ne sont pas reconnus par ce compteur de projections statistiques philosophiquement bienpensant comme d’authentiques êtres humains. Ils ne meurent donc « pas vraiment » lorsque soumis aux différentes procédures abortives chirurgicales ou médicamenteuses en vigueur, n’ayant « pas vraiment » la vie, au moins telle qu’il appartient aujourd’hui à l’État laïc et à son pouvoir juridique maçonnique de bien vouloir la définir, en fonction de ses propres critères idéologiques et objectifs socio-politiques.

En revanche, lorsque nous incluons les victimes de l’IVG dans le décompte statistique annuel des décès dans le monde, avec plus de 41 millions de vies conçues annihilées en 2018 d’après les données statistiques des worldometers [3], c’est de loin l’IVG qui émerge (comme chaque année) en tête de liste de toutes les causes de morts à l’échelle mondiale.

Quelques données françaises, tout ce qu’il y a de plus officielles, pourront également permettre aux lecteurs de se faire une idée statistique relativement précise de l’accablante réalité de l’avortement en terre anciennement chrétienne. Comme le rapportait L’Express en décembre dernier (voir ici), le nombre d’IVG annuelles en France tend à la stabilité, « 216 700 en 2017, selon une étude de la Drees » (autour de 220 000 ces vingt dernières années), notant encore que « le taux moyen de recours à l’IVG est de 14,4 pour 1000 femmes âgées de 15 à 49 ans en métropole et de 26,2 dans les départements et régions d’Outre-mer (Drom). ». Environ une grossesse sur cinq aboutit à une IVG. Un tiers des femmes y ont recours au moins une fois dans leur vie. L’IVG est remboursée à 100% par l’assurance-maladie depuis 2013. Depuis 2009, les centres de santé et de planification familiale suppléent des IVG médicamenteuses. Celles-ci sont d’ailleurs en hausse aujourd’hui, en France comme dans le monde entier.

On pourra également consulter les tableaux détaillés des statistiques de l’INED relatives à l’IVG pour la France métropolitaine en 2010 et le rapport approfondi de la Drees également relatif à l’IVG pour l’année 2016. Si l’on prend en compte les annihilations médicamenteuses et le fait statistique de stabilité globale dans le temps des annihilations chirurgicales autour 220 000 par an en France ces vingt dernières années, il est aisé d’en conclure que cette pratique homicide, dépénalisée il y a 44 ans par la promulgation de la loi Veil, est aujourd’hui de plus en plus répandue et très largement banalisée, contrairement à l’intention première de cette même loi—loi pour autant objectivement inique et criminelle à l’aune de la loi divine et de sa traduction dans l’ordre naturel immanent à la raison ; et loi par ailleurs explicitement auto-contradictoire dans sa formulation originelle, ce dès la première ligne de son premier article (voir ici le texte de la loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de la grossesse) :

« La loi garantit le respect de tout être humain dès le commencement de la vie… ».

Non, la loi n° 75-17 du 17 janvier 1975 relative à l’interruption volontaire de la grossesse ne garantit pas le respect de tout être humain dès le commencement de la vie.

Racines philosophiques du « droit » à l’IVG

L’idéologie de l’avortement n’est pas seulement un phénomène massivement lucratif. Elle est aussi et avant tout enracinée dans le racisme, l’eugénisme et le malthusianisme.

À côté de la génération de profits colossaux, le « droit des femmes » à l’infanticide prénatal doit nécessairement s’inscrire et toujours davantage se consolider sur le terrain législatif [4]. La composante fondamentalement meurtrière de l’avortement est en réalité si évidente que ses promoteurs officiels ne prennent même plus soin aujourd’hui de dulcifier leurs discours. Prenons l’exemple de l’adoption récente par le Sénat de l’État newyorkais d’une nouvelle loi abrogeant la protection des nourrissons nés vivants à la suite d’avortements ratés (le Reproductive Health Act). On pourra ici consulter la version préparatoire de la législation en question, dénotée S. 240 A. 21 et datée du 9 janvier 2019. Elle donne tout son relief au pouvoir tant idéologique que législatif des génocidaires intra-utérins aujourd’hui aux commandes des deux chambres américaines. Le décret législatif, signé de la main du gouverneur Andrew Cuomo, légalise l’extermination de l’enfant à naître comme « droit fondamental », y compris jusqu’à sa naissance—si la « santé » de la mère en dépendait, sans spécifier plus avant ce que le terme de « santé » est ici réellement sensé inclure dans sa définition appliquée. En l’absence d’une définition claire, toute raison de santé (physique, mentale et/ou émotionnelle) pourra ainsi être arbitrairement présumée et comprise dans le cadre de la nouvelle loi, moyennant l’aval de la Cour Suprême américaine. La loi S. 240 A. 21 octroie par ailleurs à tout praticien hospitalier agréé le pouvoir d’agir « de bonne foi » pour le bien de telle ou telle patiente—signifiant qu’un enfant à naître peut quant à lui être assassiné en toute légalité, sans autre forme de procès, par n’importe quel membre du corps médical préposé à une femme enceinte qui aura décidé d’interrompre sa grossesse, y compris le jour même de la naissance ou pendant l’acte de donner naissance. Auquel cas l’enfant sera respectueusement placé dans l’isolement et tout simplement abandonné à mourir affamé ou déshydraté, ou encore à voir ses quelques moments d’existence ex utero « tendrement » abrégés par injection létale. De leur côté, les essaims féministes ont, de concert, applaudi la promulgation de la loi S. 240 A. 21.

Il suffit donc aux législateurs de l’extermination in utero de décréter, par la puissance d’un verbe exécutif arbitraire, l’absence d’humanité et de « vie au sens juridique » des enfants à naître… Et le tour est joué !

C’est ce qu’illustre en outre très bien et très tristement l’interview du président du Syndicat national des gynécologues-obstétriciens (Syngof), le docteur Bertrand De Rochambeau, au micro du Quotidien le 11 septembre dernier, face à la journaliste Valentine Oberti [5]. Monsieur De Rochambeau déclarait : « Nous ne sommes pas là pour retirer des vies. » La journaliste Valentine Oberti avait alors réagi, en bonne féministe qui se respecte et se devait dès lors d’exonérer sur le champ la légitimité sacro-sainte de ce « droit fondamental » des femmes à l’IVG : « Mais quand vous dites “retirer une vie,” un enfant à naître n’est pas une vie au sens juridique. Ce n’est pas un homicide de faire un[e] IVG. » Réponse du président du Syngof : « Si Madame. » Réponse conditionnée d’Oberti, inculquée de culture relativiste et de méchanceté arbitraire, inconsciemment ou pas : « Non, au sens du Code pénal, c’est pas ça, c’est faux. Ça, c’est un argument […] Toutes les femmes, j’en suis une, ne considèrent pas qu’avoir un embryon dans le ventre, c’est une vie. » Comme si la considération des femmes (ou de quiconque), c’est-à-dire le sentiment aperceptif ou l’opinion des gens, déterminait de quelque manière le statut ontologique et l’humanité de l’embryon… Quelle folie et quelle absurdité, tant philosophique que factuelle et scientifique ! Et monsieur De Rochambeau, de lui rétorquer : « Et bien ça, c’est SON opinion. Moi, en tant que médecin, je ne suis pas forcé d’avoir votre opinion ; et si je ne l’ai pas, la loi me protège, et ma conscience aussi. » Il faisait en cela référence, à bon droit, à la clause de conscience qui permet aux gynécologues de refuser la pratique de l’extermination in utero. L’interview du docteur Rochambeau avait à peine été diffusée sur la chaîne TMC, qu’une pétition exigeant le retrait de cette clause de conscience des médecins circulait déjà sur les réseaux sociaux… N’en doutez pas un instant, la police de l’opinion arbitraire et de la tyrannie sentimentale se tient aux aguets jour et nuit. Telle est la belle démocratie occidentale, ou dictature de l’opinion du plus grand nombre. Un certain Coluche nous avait pourtant mis en garde, par des propos d’une pertinence rare :

« Ce n’est pas parce qu’ils sont nombreux à avoir tort qu’ils ont raison. »

Remarquons bien que le raisonnement juridique erroné derrière l’argumentaire des partisans de l’IVG vise tout simplement à contourner et justifier le meurtre des enfants à naître, sur la base viciée de ses propres prémisses (représentées par l’autorité « toute-puissante » du Code pénal). Cet argumentaire juridique circulaire affirme en effet ce qu’il entend démontrer, en toute logique arbitraire flagrante. Il s’agit ici de ce qu’on appelle une pétition de principe, défection logique d’un raisonnement assumant dans ses prémisses la proposition qu’il lui incombe de prouver (ici, que l’embryon humain ne possède pas la vie et qu’il est essentiellement dépourvu d’humanité).

Ce qui nous renvoie aux principales racines philosophiques de l’idéologie avorteuse. Les figures de Thomas Malthus, Charles Darwin, Herbert Spencer, Francis Galton et August Weismann dominent la scène des discussions intellectuelles et de l’émergence d’un nouvel élitisme socio-racial en milieux anglosaxons et germaniques au début et au milieu du XIXe siècle. On ne présente plus Charles Darwin. Malthus, économiste et « pasteur » anglican, fut quant à lui le père d’une politique drastique de contrôle de la natalité destinée à contenir la croissance de la population. Il imaginait, en penseur réduit à une vision socialiste et économiste du monde, que l’accroissement exponentiel de la population par rapport à celui (non-exponentiel) des ressources alimentaires de l’humanité, forcerait celle-ci (par quelque étrange dessein divin) à l’auto-restriction malthusienne…

Galton, cousin de Darwin, tirera profit de la théorie évolutionniste de ce dernier pour étoffer son eugénisme aristocratique dit « positif ». Il s’agit de guider l’évolution des générations futures en assurant aujourd’hui la survie des individus plus aptes de la société. Galton développera donc une théorie de la génétique humaine supérieure et lui donnera suffisamment d’allures scientifiques pour justifier la poursuite de son projet sociale élitiste.

Le soutien à l’eugénisme d’inspiration darwinienne finira par s’amplifier et faire des émules parmi les membres des hautes sphères de la société londonienne. Deux écoles eugénistes se développeront en parallèle. L’une, pour encourager—ou contraindre par force de loi—la contraction de mariages racialement « purs ». L’autre, dans une perspective d’élimination décidée des « indésirables » par avortement, stérilisation, euthanasie—et ségrégation, en vue d’empêcher les « tares génétiques » de se reproduire.

L’ironie, bien sûr, c’est que l’eugénisme d’obédience évolutionniste donnera d’entrée de jeu naissance à de fausses théories scientifiques sur l’infériorité biologique, non seulement des races et des classes sociales, d’où son racisme intrinsèque, mais également des femmes ! L’alliance, de nos jours, de l’eugénisme « humanitaire » des officines internationales et du féminisme avorteur radical dans le cadre reproductif contrôlé de la reconfiguration mondialiste des peuples, laisse donc songeur. L’antagonisme originel a aujourd’hui disparu dans l’instrumentalisation des deux idéologies au service d’un projet commun.

Dans le cadre de sa promotion du mouvement de contrôle des naissances aux États-Unis au cours des années 1910, la fondatrice de Planning familial américain, Margaret Sanger, une eugéniste déclarée, identifiait comme essentiellement identiques les objectifs de sa campagne contraceptive et ceux de l’eugénisme le plus abject. Selon Sanger, le contrôle des naissances représente d’abord et avant tout « le moyen le plus constructif et nécessaire au maintien de la santé raciale. » Dans son ouvrage The Pivot of Civilization [6], elle écrivait :

“The great principle of Birth Control offers the means whereby the individual may adapt himself to and even control the forces of environment and heredity. Entirely apart from its Malthusian aspect or that of the population question, Birth Control must be recognized, as the Neo-Malthusians pointed out long ago, not « merely as the key of the social position, » and the only possible and practical method of human generation, but as the very pivot of civilization. Birth Control which has been criticized as negative and destructive, is really the greatest and most truly eugenic method, and its adoption as part of the program of Eugenics would immediately give a concrete and realistic power to that science. As a matter of fact, Birth Control has been accepted by the most clear thinking and far seeing of the Eugenicists themselves as the most constructive and necessary of the means to racial health.” [7]

« Le grand principe du contrôle des naissances offre à l’individu les moyens de s’adapter et même de contrôler les forces de l’environnement et de l’hérédité. Au-delà de son aspect malthusien ou de la question de la population, le contrôle des naissances doit être reconnu, comme l’ont souligné les néo-malthusiens il y a longtemps, non pas « simplement comme la clé de la position sociale », et la seule méthode possible et pratique de génération humaine, mais comme le pivot même de la civilisation. Le contrôle des naissances qui a été critiqué comme négatif et destructeur, est vraiment la méthode la plus grande et la plus vraiment eugénique, et son adoption dans le cadre du programme de l’eugénisme donnerait immédiatement un pouvoir concret et réaliste à cette science. En fait, le contrôle des naissances a été accepté par les eugénistes eux-mêmes comme le moyen le plus constructif et le plus nécessaire à la santé raciale. » [7] 

Dans son article de 1919, Birth Control and Racial Betterment, elle remarquait encore :

“Before eugenicists and others who are laboring for racial betterment can succeed, they must first clear the way for Birth Control. Like the advocates of Birth Control, the eugenicists, for instance, are seeking to assist the race toward the elimination of the unfit. Both are seeking a single end.” [8]

« Avant que les eugénistes et les autres qui travaillent pour l’amélioration raciale puissent réussir, ils doivent d’abord ouvrir la voie au contrôle des naissances. Comme les partisans du contrôle des naissances, les eugénistes, par exemple, cherchent à aider la course à l’élimination des inaptes. Les deux cherchent une seule fin. » [8]

Enfin, nous gratifiant d’un bel exemple de torsion et d’inversion de l’ordre moral universel (vrai socle de l’authentique civilisation), elle osait dire, de nouveau dans le cours de son The Pivot of Civilization :

“The immorality of many who practice Birth Control lies in not daring to preach what they practice.” [9]

« L’immoralité de beaucoup de ceux qui pratiquent le contrôle des naissances est de ne pas oser prêcher ce qu’ils pratiquent. » [9]

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- Source : RI

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