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Accord historique : pour un troisième sommet intercoréen dès avril, vers la paix et le dialogue en Asie du Nord-Est

Auteur : KCNA (Corée du Nord) | Editeur : Walt | Mercredi, 07 Mars 2018 - 21h27

La venue d’une délégation sud-coréenne de haut niveau en République populaire démocratique de Corée (RPDC, Corée du Nord) a été historique à plus d’un titre : reçue par le Maréchal Kim Jong-un, elle a conclu un accord pour la tenue du troisième sommet intercoréen fin avril 2018 (après les sommets de juin 2000 et octobre 2007), dans la zone démilitarisée de Panmunjeom, à la frontière entre les deux Etats coréens. La proposition d’un tel sommet avait été faite par le Nord pendant les Jeux olympiques de Pyeongchang, dans un courrier du Président Kim Jong-un remis au Président Moon Jae-in par Kim Yo-jong, directeur adjoint de département du Parti du travail de Corée. La nouvelle a d’abord été annoncée dans les médias nord-coréens, qui ont fait leur une sur la rencontre, puis confirmée par le chef de la délégation, Chung Eui-yong, chef du bureau de la sécurité nationale placé auprès du Président Moon Jae-in, lors de son retour au Sud le 6 mars en début d’après-midi (heure de Séoul). 

Pendant les quatre heures du dîner offert par la partie nord-coréenne au siège du Parti du travail de Corée (ce qui était déjà un symbole, témoignant de la confiance accordée aux délégués sud-coréens par les autorités nord-coréennes), tous les sujets ont été mis sur la table. Les discussions ont permis une reprise spectaculaire des échanges Nord-Sud et apporté des garanties pour créer un climat de dialogue et de confiance sur les questions de sécurité :

– le troisième sommet intercoréen aura lieu en avril, et pour la première fois non pas au Nord mais dans la zone commune de sécurité à Panmunjeom ;

– les deux parties ont convenu d’établir une ligne de communication directe entre leurs dirigeants, permettant d’établir des consultations et de réduire les tensions militaires ; la première conversation téléphonique est prévue avant le sommet d’avril ;

– une équipe de démonstration de Taekwondo et une troupe artistique sud-coréennes sont invitées à se produire au Nord de la péninsule, après que des Taekwon-doïstes et une troupe artistique du Nord ont donné des représentations au Sud pendant les Jeux olympiques de Pyeongchang ;

– la RPD de Corée a réaffirmé son engagement pour la dénucléarisation de l’ensemble de la péninsule coréenne, précisant qu’elle n’avait pas besoin de détenir des armes nucléaires dès lors qu’elle bénéficierait de garanties de sécurité et que les menaces militaires contre elle cesseraient ;

– la RPD de Corée a réaffirmé son intention de conduire des discussions sincères avec les Etats-Unis sur les moyens de réaliser la dénucléarisation de la péninsule coréenne et de normaliser les relations bilatérales entre les deux Etats ;

– la RPD de Corée est prête à engager des discussions avec les Etats-Unis sur la dénucléarisation sans conditions préalables ; pendant les discussions avec les Etats-Unis, elle ne conduira pas d’essais nucléaires ni de tirs de missile balistique ;

– la RPD de Corée a réaffirmé que ses armes nucléaires ne seraient jamais utilisées contre la République de Corée (Corée du Sud), et qu’il s’agissait donc bien d’un sujet bilatéral avec les Etats-Unis.

Revenant sur les Jeux olympiques de Pyeongchang, le Président Kim Jong-un a souligné qu’il avait partagé la joie de ses compatriotes dans l’organisation d’un tel événement qui avait permis de créer une atmosphère d’unité, de dialogue et de réconciliation. Il a appelé à écrire une nouvelle page dans l’histoire des relations intercoréennes, par les efforts des Coréens eux-mêmes – en d’autres termes, sans ingérence extérieure – suivant un principe qui a été posé dès 1972.

Si la rapidité avec laquelle doit se tenir le prochain sommet intercoréen surprend les observateurs extérieurs, les incertitudes demeurent sur les réactions des Etats-Unis, l’administration Trump n’ayant pas manifesté jusqu’à présent ni intention de cesser les manoeuvres américano-sud-coréennes perçues comme autant de provocations par la RPDC, ni velléité de réouvrir un cycle de discussions. Elle veut au contraire renforcer les sanctions malgré le climat de détente ouvert par les Jeux olympiques, pendant lesquels le vice-président Mike Pence a ostensiblement refusé de rencontrer la délégation nord-coréenne et est resté assis pendant que Nord et Sud-Coréens saluaient la délégation coréenne unifiée pendant la cérémonie d’ouverture.

Le Président Moon Jae-in a réaffirmé, au même moment, qu’il fallait renforcer la défense nationale pour contrer toute initiative du Nord (dans un discours par ailleurs analogue à celui de la Corée du Nord, selon laquelle ses capacités de défense, y compris nucléaire, favorisent la paix dans la péninsule), indiquant bien que le rapprochement Nord-Sud n’est ni naïf ni sans principes (comme l’en accusent volontiers les néo-conservateurs sud-coréens et américains).

Les chefs de la délégation sud-coréenne, Chung Eui-yong et Suh Hoon, qui dirige l’Agence nationale de renseignement, devront à présent trouver les mots justes pour convaincre la partie américaine (dont la consultation était prévue avant leur départ) d’accepter le dialogue avec la Corée du Nord, seule sortie de crise viable, alors que toute initiative militaire déclencherait un conflit dévastateur pouvant engendrer des millions de morts.

Kim Jong-un avec les membres de la délégation sud-coréenne

Le dîner offert par les autorités nord-coréennes a réuni notamment, côté Nord, le Président Kim Jong-un, son épouse Ri Sol-ju, Kim Yong-chol, vice-président du Comité central du Parti du travail de Corée (qui dirigeait la délégation nord-coréenne aux cérémonies de clôture des Jeux olympiques de Pyeongchang), et Mme Kim Yo-jong, premier directeur adjoint de département du Comité central du Parti du travail de Corée ; côté Sud, Chung Eui-yong, qui dirige le Bureau de la sécurité nationale de la Présidence et (ont souligné les médias nord-coréens) envoyé spécial du Président Moon Jae-in, Suh Hoon, directeur de l’Agence nationale de renseignement (NIS), Chun Hae-sung, vice-ministre de la Réunification, Yun Kun-young, chef du bureau des affaires d’Etat à la présidence sud-coréenne, et Kim Sang-gyun, directeur adjoint du NIS.

Photo d'illustration: De gauche à droite, Chung Eui-yong et le Président Kim Jong-un

Traduction: Association d'amitié franco-coréenne


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