Unité et résistance, lettre à un camarade de la Manif pour Tous
Camarade de la Manif Pour Tous,
Je t’écris suite à notre grande manifestation du 26 mai. Encore une fois la manifestation a été impressionnante et la ferveur populaire au rendez-vous. Tu t’inquiètes de l’avenir, et tu crains la radicalisation de certains au risque de donner une mauvaise image dans les médias voir de discréditer le mouvement.
Je voudrais aujourd’hui te rassurer. Tu le sais, j’ai participé à des actions softs, les cortèges de la manif pour tous ou le recueillement chez les veilleurs, mais aussi à des opérations plus emblématiques, accueil de Caroline Fourest ou rassemblements spontanés face aux CRS qui n’hésitaient pas à nous gazer le 24 mars à l’Arc de Triomphe ou le 26 mai sur les Invalides. J’ai été parfois de la Manif pour Tous et parfois du Printemps français, et finalement des deux en même temps.
À chaque fois, j’ai ressenti une détermination sans faille et l’expression d’une exaspération populaire à son comble.
Tu sais, nous vivons un moment historique et beaucoup d’entre nous en ont conscience. Jamais nous n’avions vécu d’événements de cette nature, jamais une solidarité aussi forte s’était exprimée, jamais nous n’avions oublié nos différences pour s’unir contre le caractère inique d’une loi, jamais enfin, dans une communion populaire, nous n’avions exprimé, avec une telle puissance, notre exaspération face à un pouvoir politique illégitime.
Oui, nous sommes tous ensemble entrés en résistance !
Et peu importe les étiquettes, de droite, de gauche, cathos ou pas, nous ressentons tous une force en nous qui nous dit : continue ! C’est pour cette raison que nous devons nous unir et être respectueux des différentes formes de combat qui sont toutes complémentaires.
Lorsque des jeunes ou moins jeunes – agacés par le mépris du pouvoir – expriment une violence légitime contre les forces de l’ordre qui n’hésitent pas à procéder à des arrestations arbitraires, d’autres prient dans des monastères. Quand des juristes travaillent à des actions juridiques pour enrayer cette loi inique, d’autres assistent nos camarades mis en garde à vue. Pendant que les veilleurs méditent en paix sur des textes d’amour, d’autres reçoivent les ministres avec des slogans et des sifflets. Lorsque la Manif pour Tous organise un cortège incroyable de plus d’un million de personnes dans les rues, les Hommen défient Taubira rue de Rivoli, devant son domicile.
Nous avons tous le même objectif : l’abrogation de cette loi contraire au droit naturel et au simple bon sens. C’est pour cela que chacun exprime, à sa façon, sa détermination et son exaspération. Nous devons donc accepter que différents modes d’actions puissent coexister.
À l’époque où il n’y a plus de service militaire pour aiguiser la virilité des garçons, il est sain que ces derniers s’expriment avec véhémence et énergie. Mais, et tu le constateras dans les vidéos, de nombreuses jeunes filles n’hésitent pas à entrer en contact physique avec les forces de l’ordre. Honneur à toutes ces jeunes filles qui comprennent qu’elles porteront la vie et qui défendent bec et ongle le droit de porter un enfant dans la dignité.
Tu me diras alors que les violences donnent une mauvaise image du mouvement populaire. Ne soit pas dupe, mon ami. Tu ne crois pas un instant que nous étions 150 000 le 26 mai, alors ne te laisse pas enfermer dans la propagande des médias aux ordres. Tu l’as constaté toi-même dimanche, le cortège était pacifique et tu n’as pas eu à déplorer de violence sur ta famille.
Nos amis qui sont restés après la dispersion de la manif du 26 ont voulu exprimer un ras le bol, un écœurement face à des arrestations pour port de T-shirt représentant une famille traditionnelle, ou des rafles des veilleurs venant exprimer pacifiquement leur opposition, contester l’action des miliciens au service de Valls, qui tabassent des jeunes parfois sans sommation. Ils ont simplement exprimé un esprit de résistance, observé et admiré dans le monde entier. Car, ne l’oublions pas, leur action désintéressée est mue par l’intérêt général. Il n’y a aucune casse et pourtant ils sont très durement réprimés, en comparaison du laxisme de la police lorsque des barbares sont venus piller des commerces au Trocadéro.
C’est ce ‘deux poids, deux mesures’ qui est absolument insupportable. D’un côté, les délinquants sont excusés, les films homos-pornos honorés à Cannes, la drogue valorisée ; de l’autre, les familles nombreuses sont humiliées par la fiscalisation déguisée des allocations familiales, les entrepreneurs spoliés et les familles violentées juridiquement et physiquement.
C’est pour cette raison que, je te le répète, cela ne peut durer ! Et c’est pour cela, n’en déplaise à François Hollande, que nous entrons tous aujourd’hui unis en Résistance comme nos ainés se sont battus contre l’Oppression et la Terreur !
Aussi, je te le répète, nous continuons le combat, et on ne lâche rien !
- Source : Jean Le Breton via Nouvelles de France